Être parent aujourd’hui, c’est quoi au juste ? C’est composer avec les exigences professionnelles, les responsabilités familiales et les attentes sociales. C’est faire face à une série de défis qui, loin d’être anecdotiques, pèsent lourdement sur le quotidien. Entre pression économique, conciliation difficile de la vie professionnelle et familiale, manque de relais, les familles s’essoufflent dans un système qui les oublie. Pour nombre d’entre elles, le quotidien est un véritable parcours d’obstacles.
Aujourd’hui, les parents sont nombreux à jongler entre des emplois précaires, des horaires impossibles, le coût de la vie en hausse et un manque criant de soutien. Pour les familles les plus fragilisées, chaque jour est une épreuve. Quand les protections (un revenu stable, un entourage bienveillant, une bonne santé mentale…) s’effritent, c’est la galère.
Les familles monoparentales et celles vivant dans la précarité sont davantage exposées aux difficultés. En Belgique, dans 1 famille sur 5, la parentalité ne repose que sur une paire d’épaules… Les femmes sont pour leur part plus souvent confrontées à des emplois peu valorisés financièrement et à temps partiel. Les parents d’enfants en situation de handicap et ceux sans réseau de soutien cumulent eux aussi les facteurs de risque de précarité et d’épuisement.
Le manque de places en milieux d’accueil n’arrange rien à la situation des parents. À l’heure actuelle, en Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’y a pas assez de places pour répondre à la demande de la population.
Les conditions de travail elles aussi rendent parfois l’exercice de la parentalité particulièrement compliqué. Notre dernier Thermomètre Santé et Travail mettait en évidence la pénibilité, le stress, les horaires morcelés… Le travail devient alors une source de stress et de souffrance.
La charge mentale, invisible mais omniprésente, pèse lourd. Planifier, organiser, anticiper… tout repose sur les épaules de celles et ceux qui, en plus de leur activité professionnelle, doivent gérer la vie de la famille. Les mères sont particulièrement exposées : elles assument souvent la majorité des tâches domestiques, se sentent peu soutenues par leur entourage ou leur employeur, et reprennent le travail à temps plein dès la fin de leur congé de maternité. Cette « double journée » est source d’épuisement, de culpabilité, de burn-out parental parfois.
Les difficultés rencontrées en témoignent : les défis parentaux ne relèvent pas de l’unique sphère privée ni d’un manque de volonté ou d’organisation. Ils sont le reflet d’un système qui ne soutient pas assez celles et ceux qui élèvent les générations futures.
Malgré les difficultés, il ne faudrait pas oublier que la parentalité demeure une aventure précieuse à vivre pour celles et ceux qu’elle tente. Elle mérite d’autant plus d’être vécue avec un soutien à la hauteur de son importance.
Le burn-out parental touche environ 200 000 parents en Belgique. Qu’est-ce que le burn-out parental ? Suis-je concerné ? Comment s’en sortir ?
Réponse avec Sylvain Toisoul, psychologue chez Solidaris.
