Quand la santé

lâche les travailleurs...

Le travail n’a jamais autant abîmé. En Belgique, plus d’un demi-million de personnes sont aujourd’hui en arrêt maladie depuis plus d’un an. Mais qu’est-ce qui fait souffrir les travailleurs belges ?

La santé mentale est aujourd’hui la première cause de souffrance et d’arrêts de travail. Elle représente 37% des incapacités liées à des troubles comme le stress, l’anxiété, la dépression… jusqu’au burn-out, un état d’épuisement complet du corps et de l’esprit. 

Maux de dos, arthrose, tendinites, syndrome du canal carpien… les troubles musculosquelettiques constituent la 2ème cause des maladies de longue durée. Ces affections provoquées et aggravées par l’activité professionnelle concernent 32% des invalides.  

Les femmes

paient le prix fort

sur 10
0 femmes
Burn-out et dépression
0 %

Derrière les chiffres se cache un déséquilibre frappant : 6 malades sur 10 sont des femmes. Elles représentent près de 70% des cas de burnout et de dépression !

Le genre, un facteur de risque ? 

Soralia et Sofelia, les associations du réseau Solidaris ont mis en lumière les réalités que vivent les femmes en situation d’invalidité. Elles font face à des inégalités, y compris sur le marché du travail.

Malades de travailler 

Elles sont principalement assignées à des emplois liés aux soins (soins infirmiers, accueil de la petite enfance, aide à domicile…) et aux services (nettoyage, distribution…) ; des métiers à haute valeur sociale et sociétale peu valorisés, des secteurs où les conditions de travail sont particulièrement pénibles, sans compter les contrats précaires, les horaires flexibles, décalés, des temps partiels contraints et des salaires trop bas.

Punies d’être femmes

A cela s’ajoute le stress lié à la charge mentale de devoir concilier vie professionnelle et privée. Aujourd’hui encore, ce sont toujours les femmes les plus concernées et impactées par la double journée une fois rentrées à la maison. Selon une étude de 2023 de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, elles réalisent encore 2/3 du travail domestique, sans compter les heures consacrées aux enfants. Les femmes présentent des profils spécifiques que les politiques continuent à passer sous silence.  

Soralia, Sofelia et Solidaris dénoncent la stigmatisation des malades de longue durée et revendiquent une réflexion intégrant tous les paramètres à l’origine des situations d’invalidité. 

L'incapacité de travail de longue durée

n'est pas un choix

C’est une évidence, l’incapacité de travail de longue durée est la conséquence directe d’un travail qui épuise, isole et abîme. Ce sont les conditions de travail qui la créent.

Le nombre de femmes et d’hommes malades de leur travail explose. Ils sont plus de 500.000 à ne plus avoir pris le chemin du travail depuis plus d’un an ! Les appeler « invalides », n’est-ce pas révéler l’incapacité du monde du travail à s’adapter à l’humain ?

Il est temps d’inverser la tendance et de remettre le travail au service de l’humain.