Contraception

et si on partageait la charge ?

Au sein du Centre de Planning Familial Soralia de Charleroi, l’accompagnement des couples nous a amené·es à nous interroger sur le partage contraceptif. Historiquement, les femmes se sont battues pour avoir le contrôle sur leur corps et leur fertilité.

Cette avancée majeure a permis aux femmes de choisir librement leur méthode contraceptive.

Aujourd’hui, une nouvelle réflexion émerge : pourquoi les hommes ne prendraient-ils pas également en charge leur propre fertilité ? Peut-on envisager un réel partage de la charge contraceptive ? Si oui, comment ?

Depuis quelques années, de nouvelles méthodes masculines ont vu le jour. L’objectif n’est pas de transférer intégralement la responsabilité de la contraception aux hommes, mais d’élargir les choix pour chaque individu, quel que soit son genre, en offrant une meilleure information sur l’ensemble des options disponibles.

En Belgique, l’offre contraceptive reste majoritairement féminine. Côté masculin, seules deux méthodes sont actuellement reconnues par les autorités de santé : le préservatif externe et la vasectomie. Pourtant, une autre méthode existe depuis plusieurs décennies : la contraception thermique, en cours de reconnaissance par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Parlons-en.

La contraception thermique :

comment ça fonctionne ?

La contraception thermique vise à élever la température des testicules, rendant les spermatozoïdes moins mobiles, donc non fécondants. Elle se décline à travers plusieurs dispositifs :

Cette méthode nécessite un suivi rigoureux, avec des spermogrammes réguliers (analyses de sperme) avant, pendant et après sa mise en place, afin d’en garantir l’efficacité (Soufir & Mieusset, 2012). Un accompagnement médical est également recommandé pour s’assurer de la bonne utilisation des dispositifs.

À noter :

Le cycle de production des spermatozoïdes dure 74 jours. Il est donc nécessaire de combiner la méthode thermique avec une autre contraception (comme le préservatif ou la pilule, par exemple) durant les trois premiers mois. Une fois ce délai passé, si le spermogramme révèle une concentration inférieure à 1 million de spermatozoïdes/ml, la personne est considérée comme contraceptée. Enfin, il est recommandé d’arrêter cette contraception après 4 ans, car aucune étude n’a encore été réalisée au-delà de cette durée. (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, 2015).

Une consultation dédiée

au Centre de Planning Familial

Soralia de Charleroi

Conscient·es de l’importance de diversifier les choix contraceptifs et d’accompagner cette transition vers un meilleur partage des responsabilités, notre Centre de Planning Familial propose désormais une consultation spécifique.

Le parcours comprend deux étapes :
Une première rencontre

avec un·e accueillant·e spécialisé·e pour discuter des options.

Un bilan médical

avec un·e médecin, suivi de rendez-vous.

Nous croyons fermement qu’une contraception plus égalitaire est possible, et qu’elle commence par l’information, le dialogue et l’accompagnement.

Vers une

responsabilité partagée

La contraception ne devrait plus être perçue comme une responsabilité exclusivement féminine. En diversifiant les méthodes et en ouvrant le dialogue au sein des couples, nous avançons vers une approche plus équitable, plus respectueuse des corps et des choix de chacun·e.

Les avancées en matière de contraception masculine, comme la méthode thermique, offrent de nouvelles perspectives. Encore méconnues, elles méritent d’être mieux diffusées et intégrées dans les pratiques.

Faire évoluer les représentations et les pratiques demande du temps, mais chaque information transmise, chaque consultation ouverte, chaque choix soutenu contribue à bâtir un avenir où la contraception devient enfin un choix réellement partagé.

C'est quoi un

Centre de Planning Familial ?

Les Centres de Planning Familial sont des lieux d’accueil, d’écoute, d’information et de soins accessibles à toutes et tous. On peut y aborder en toute confidentialité des questions liées à la vie affective, relationnelle, sexuelle et reproductive.

On y propose des consultations gynécologiques, psychologiques, sexologiques, juridiques et sociales ainsi qu’un accompagnement dans le cadre des grossesses non désirées. Nous organisons également des animations EVRAS dans les établissements scolaires et non scolaires.

Bibliographie