L’Arizona vient de boucler son budget 2026. Si, comme l’a annoncé le premier ministre, tout le monde va devoir faire des efforts, le gouvernement a clairement les 526.000 malades de longue durée dans le collimateur pour assainir les finances. Son objectif : 20% de malades de longue durée en moins, soit 100.000 personnes en 2030. Réaliste ? Pour Solidaris, pas vraiment… Et puis, le vrai problème ce ne sont pas les malades mais le travail qui les rend malades ! Une fois de plus, les mesures purement budgétaires du gouvernement ne s’attaquent pas aux causes…
Fin novembre, à la veille de 3 jours de grève, le gouvernement annonce avoir trouvé un accord sur le budget fédéral 2026 qui prévoit un assainissement de 9,2 milliards d’euros ; un effort budgétaire conséquent que le gouvernement Arizona compte faire peser en partie sur les épaules des malades de longue durée !
L’objectif des nouvelles mesures : atteindre 20% de malades de longue durée en moins à l’horizon 2030, soit l’équivalent de 100.000 personnes. Un plan ambitieux ? Il est surtout illusoire car il se base sur des résultats du dernier contrôle de l’Inami qui concernait 768 dossiers très spécifiques… des dossiers absolument pas représentatifs des 526.000 cas existants.
Ces estimations sont donc très largement contestables et surévaluées… L’objectif est intenable à moins de forcer le retour au travail sans suivre l’avis des médecins… Faut-il vraiment rappeler que l’évaluation de l’incapacité de travail relève d’une compétence strictement médicale ?
Dès lors, on ne peut que déplorer cette vision purement budgétaire qui ne constitue en aucun cas une vraie politique de santé et encore moins une politique d’accompagnement du retour au travail. Pour Solidaris, on assiste clairement à un recul important des droits des travailleurs malades indemnisés.
La problématique des malades de longue durée est un enjeu majeur de santé publique. Cependant, la stigmatisation systématique des malades, souvent accusés de frauder, brouille les discours et divise la population.
Plutôt que d’organiser une chasse aux malades, iI est primordial de se poser les bonnes questions ! Quelles sont les causes réelles de cette situation et comment y remédier ?
Pour Solidaris, le vrai problème, ce ne sont pas les malades, c’est le travail qui les rend malades ! Notre Thermomètre Santé & Travail montre par ailleurs que 60% des malades de longue durée sont en incapacité à cause du travail.
Non content d’ignorer les causes, le gouvernement les aggrave par sa réforme du travail : flexibilité, travail de nuit et le dimanche, perte d’emplois dans certains secteurs, allongement des carrières, non reconnaissance de la pénibilité de certains métiers…
Une approche fondamentalement paradoxale : d’un côté, il renforce les contrôles et multiplie les sanctions ; de l’autre, il alimente avec ses mesures ce qui “fabrique” la maladie.
Si le gouvernement persiste dans sa logique, les rechutes vont augmenter et les malades vont tout simplement continuer à croître.
Pour diminuer le nombre de malades de longue durée, le travail doit s’adapter aux besoins de l’humain, pas l’inverse.
Au niveau du retour au travail des personnes malades, il faut investir davantage dans des accompagnements réellement humains : des parcours de réinsertion sur mesure construits avec les patients et non contre eux, appuyés par un suivi médical de qualité et continu.
Et plus globalement, il faut s’attaquer aux causes en améliorant les conditions de travail, avec une attention particulière pour les secteurs les plus pénibles générateurs de maladies.
Enfin, il faut repenser les fins de carrière, tant il est illusoire de faire travailler jusqu’à 67 ans dans certains métiers. Il est nécessaire de mettre en place des dispositifs de prévention renforcée, d’aménagement du travail et de sortie progressive.
« Quand une personne tombe, dans quelle société ceux qui gouvernent la piétinent encore plus ?
Un pouvoir digne devrait tendre la main, la relever et regarder en face ce qui l’a fait tomber »Jean-Pascal Labille, Secrétaire général Solidaris Wallonie.
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