On savait qu’on passerait un bon moment en rencontrant Sacha Ferra et on n’a pas été déçus. Naturel, attachant et toujours une vanne sous le coude, l’humoriste belge met tout le monde à l’aise en deux phrases. Dans son spectacle « Plat Pays », il fait de la Belgique son terrain de jeu et de l’auto-dérision un art de vivre. Une rencontre qui fait du bien.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du stand-up ?
J’ai toujours été le petit rigolo de la classe. Je faisais marrer les copains, les profs… J’ étais vraiment dans ce truc de vouloir faire rire les autres. J’étais trop content d’aller à l’école et c’était mes meilleures années pour ça. Après l’école, j’en ai discuté avec mon grand-père qui m’a dit : “Fais un truc que tu serais prêt à faire gratuitement… jusqu’au jour où ça vaut un peu d’argent.” Et je me suis dit : “Bon, il y a peut-être moyen de faire ça !” Je me suis lancé, et je me suis rendu compte que c’était un vrai métier… et je ne me suis jamais arrêté.
Comment se sont passées tes premières scènes ?
C’était un gros enjeu, mais je pense qu’on vit tous un peu la même chose pour sa première scène : c’est une sorte de saut dans le vide. C’est comme un saut en parachute mais on ne sait pas si on a un parachute ou pas. Soit tu t’écrases, soit tu atterris en douceur. Moi… j’ai atterri, pas en douceur, mais je ne me suis pas écrasé non plus. Aujourd’hui, quand je revois la vidéo, je me dis : “Plus jamais je ne regarde ça, je suis hyper mal à l’aise !” Mais sur le moment, c’était incroyable. J’ai eu deux ou trois rires un peu de pitié, donc ce n’était pas un bon passage en soi, mais je l’ai vécu comme une expérience presque divine.
Pourquoi avoir choisi la Belgique comme sujet de ton spectacle « Plat pays » ?
Ça s’est fait hyper naturellement. Tous mes premiers textes avaient toujours un lien avec les Belges, la Belgique… ou un point de vue de Belge. Après deux ou trois ans de stand-up, j’ai rassemblé tous mes textes et je me suis rendu compte que le dénominateur commun c’était la Belgique. Donc je me suis dit : “Voilà, c’est ça le sujet de ton premier spectacle !”
Dans ton spectacle, tu parles du « génie belge » … qu’est-ce que c’est ?
Pour moi, c’est cette capacité à se foutre complètement de choses qui représentent beaucoup pour le reste de l’humanité. Tu croises le Roi ? Ben voilà, tu croises le Roi qui fait ses courses, c’est tout !
C’est aussi cette capacité à s’auto-analyser, à voir ce qui ne va pas, mais quand même s’en foutre et trouver ça marrant et se dire que tout va bien. Dès qu’on vit un truc compliqué, on essaye de le régler avec l’humour. J’ai l’impression que le génie belge, c’est ça.
Où trouves-tu l’inspiration ?
J’ai grandi avec mes grands-parents. Ils s’occupaient de moi tous les jours, et j’ai rarement vu plus belges qu’eux : l’accent bruxellois, la façon de parler, de penser…
En plus de ça, comme je vis en Belgique, j’analyse juste ce qui se passe autour de moi.
J’ai un concept de vidéos sur Instagram où je commente l’actualité belge… Franchement, j’ai le choix ! Il suffit d’attendre deux ou trois jours, il y a toujours un nouveau truc.
Comment les Belges accueillent-ils ton spectacle ?
Hyper bien ! Je ne suis pas non plus surpris, parce que ça fait longtemps que je le joue et que ça se passe bien sur scène, mais là, avec la première tournée puis la deuxième dans de grandes salles, je vois que les rires sont constants, toujours aux mêmes moments. Donc je suis conscient que c’est efficace et de la même façon sur tout le monde.
Ton humour belge a-t-il déjà traversé les frontières ?
Oui oui ! J’ai joué en France. J’exagère un peu dans mon spectacle en disant que c’est un public compliqué mais ce n’est pas vrai, ça se passe très bien. Quand même un peu moins bien qu’ici parce qu’ici, la connexion se fait quand même plus vite avec mon humour. J’ai joué aussi au Canada et c’ était super !
Bien sûr, je dois m’adapter un minimum : je ne peux pas parler de De Lijn au Canada, mais je parle de sujets plus globaux. Par exemple, quand je parle de la France là-bas, ils ont un rapport aux Français un peu comme le nôtre, donc ça marche.
En France, je dis qu’ils nous voient comme une partie de la France avec un défaut de fabrication… et j’essaye ensuite de nous défendre un peu !
As-tu des projets en cours de préparation ?
Le plus gros projet, c’est la deuxième tournée de mon premier spectacle. Il faut essayer de remplir toutes les salles : Théâtre royal de Namur, de Mons, Cirque Royal… c’est un premier défi parce que, je m’en suis rendu compte il n’y a pas longtemps, c’est relativement rare pour un artiste, pour son premier spectacle, de jouer directement dans d’aussi chouettes salles. Donc j’essaye de faire honneur à ça et de travailler mon spectacle au mieux. Et puis, dans un coin de ma tête, j’aimerais lancer une chaîne YouTube parce qu’aujourd’hui être un artiste c’est vraiment être présent en 360°… Avoir Instagram, TikTok… et si en plus tu as une chaîne YouTube et un bon spectacle, c’est devenu presque primordial donc je vais essayer de me lancer là-dedans tout doucement.
François Damiens
J’en ai plein… La première qui me vient, c’est : “Quelle klette ce peye !” J’adore, mais ce n’est pas forcément ma préférée.
Oh c’est dur… [Rires] Je vais dire : les boulettes sauce lapin !
“Arrêtez de me regarder… c’est trop ! Des bus entiers juste pour moi ? Laissez-moi !” [Rires]
La Grand-Place !
Oh Carolo ! Ah oui, c’est trop marrant. [Rires]
La drolitude, la gentillesse, l’accueil.
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