Notre étude sur les admissions à l’hôpital pour tentative de suicide confirme les constats alarmants posés par plusieurs études et enquêtes sur la dégradation sévère de la santé mentale des jeunes entre 8 et 25 ans. L’analyse des résultats conforte Solidaris dans ses revendications.
Entre 2013 et 2024, le taux d’admission à l’hôpital pour tentative de suicide a presque doublé chez les jeunes de 13 à 24 ans au niveau national.
Les jeunes présentent un taux de récidive (17,2%) plus élevé que celui de l’ensemble des affiliés répertoriés dans notre étude (13,7%).
Ils sont proportionnellement plus nombreux à n’avoir bénéficié d’aucun type de prise en charge (médicaments, ambulatoire, hospitalisation).
Pour Solidaris, ces constats identifient clairement deux volets de recommandations : développer une stratégie globale de prévention du suicide et renforcer la prise en charge
Cette revendication que nous portons depuis 10 ans, est encore renforcée par notre dernière étude. En effet, celle-ci démontre la persistance de plusieurs facteurs de risque sur lesquels une action globale doit être poursuivie et accentuée comme par exemple la précarité dont l’impact important est quasi systématique. Être fragilisé socio-économiquement augmente la probabilité d’être admis à l’hôpital pour tentative de suicide et ce, pour tous les âges.
Pour Solidaris une attention particulière doit donc être apportée à certains groupes à risque comme : les jeunes, les femmes, les personnes en invalidité, en situation de handicap, les malades chroniques et les personnes à la tête d’un ménage monoparental.
Cette stratégie globale doit également prendre en compte les besoins et les réalités territoriales comme par exemple la situation inquiétante observée en Wallonie.
Il est également important de mener davantage d’actions de sensibilisation auprès de la population afin de déstigmatiser les troubles de santé mentale et réduire les tabous autour du phénomène du suicide. Comme exemple d’initiative, on peut citer le dispositif des Sentinelles mis en place par l’asbl « Un pass dans l’impasse ». (lien vers article UPDI).
Des efforts doivent aussi être poursuivis afin d’informer la population sur les dispositifs d’aide tout particulièrement auprès des groupes sociaux les plus défavorisés.
En ambulatoire (consultations), l’offre de soins en santé mentale est tout particulièrement saturée pour les enfants et les adolescents. Ceux-ci sont souvent confrontés à des délais d’attente extrêmement longs en raison du nombre insuffisant de pédopsychiatres.
Au vu de ce contexte, Solidaris préconise de renforcer la sensibilisation aux troubles de santé mentale auprès des médecins généralistes qui représentent souvent la première porte d’entrée pour le personnes en détresse. Solidaris plaide également pour un renforcement de l’offre de la convention soins psychologiques de première ligne. ( lien article Inami et article CPF)
La prise en charge hospitalière fait face à un manque criant de capacité d’accueil en pédopsychiatrie comme l’attestent les experts interrogés dans le cadre de notre étude.
En effet, la programmation fédérale du nombre de lits pédopsychiatriques est toujours régie par un arrêté royal de 1976. N’ayant jamais été adaptée depuis, elle est bien évidemment devenue obsolète à nombreux égards. La réglementation repose sur des critères qui ne permettent pas de prendre en compte l’évolution des publics cibles (elle concerne les moins de 15 ans) et des pathologies (comme la problématique des assuétudes). Cela explique l’insuffisance actuelle de lits encore aggravée par une répartition peu équilibrée de ceux-ci… En Wallonie un tiers des lits pédopsychiatriques sont concentrées en Brabant wallon.
Solidaris plaide pour une évaluation par groupe d’âge et groupe cible afin de répondre de façon adaptée aux besoins. Nous préconisons également de relever le critère de l’âge à 18 ans afin de permettre aux jeunes de 15 à 18 ans de bénéficier de l’offre des lits pédopsychiatriques.
Dans le cadre du suivi après tentative de suicide, Solidaris prône pour le renforcement et la généralisation des services de vigilance comme le pratique l’unité de crise OKAPI (lien vers ITW).
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