La nouvelle étude de Solidaris, fondée sur l’analyse de près de 28 000 hospitalisations pour tentative de suicide entre 2013 et 2024 sur l’ensemble de la Belgique, révèle une détresse croissante parmi les jeunes. Cet article décrypte les données les plus marquantes de l’étude… Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes !
Chaque semaine, deux jeunes âgés de 10 à 24 ans mettent fin à leurs jours. Un chiffre difficile à entendre mais qui montre bien que le suicide chez les jeunes n’est pas un phénomène marginal : il touche de plus en plus tôt et de plus en plus souvent.
Entre 2013 et 2024, les hospitalisations pour tentative de suicide sont passées de 1.944 à 2.815, soit +44%.Chez les 13-24 ans, le taux a presque doublé. Un petit creux en 2020 est sans doute lié aux confinements du Covid, mais la tendance à la hausse avait commencé bien avant et s’est encore accentuée par la suite.
Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables : à l’échelle nationale, dans la tranche des 14-16 ans, elles sont cinq fois plus nombreuses que les garçons à être hospitalisées pour tentative de suicide.
Avant ou après leur tentative, 20% des jeunes n’ont eu aucun contact avec un médecin généraliste, dans les 3 mois précédant ou suivant leur hospitalisation. Manque d’accès aux soins, méconnaissance des aides, peur du jugement… autant d’éléments qui peuvent amener les jeunes à se retrouver seuls face à leur détresse.
Pour 40% des jeunes hospitalisés, aucun traitement médicamenteux (antidépresseur ou antipsychotique) n’a été prescrit dans les 6 mois avant ou après leur hospitalisation pour tentative de suicide. Cela ne veut pas dire que la médication est toujours nécessaire, mais cela peut refléter un manque de suivi, de diagnostic ou d’accès aux traitements adaptés.
La plupart des jeunes ne bénéficient pas d’un accompagnement hospitalier dans les 3 mois avant ou après leur hospitalisation pour tentative de suicide. Une absence de continuité préoccupante car sans accompagnement, le risque de récidive peut augmenter.
Pas de médecin, pas de traitement, pas d’hospitalisation : pour 6,3% des jeunes, aucune prise en charge n’a eu lieu avant ou après leur hospitalisation pour tentative de suicide. Un chiffre qui reflète un système saturé, où les plus fragiles passent inaperçus.
Chez les 8 à 25 ans, le taux de récidive atteint 17,2%, contre 13,7% dans la population générale. Or, une tentative antérieure est le facteur de risque le plus important d’un nouveau passage à l’acte. Un avertissement à ne pas ignorer !
L’analyse par région montre que la Wallonie est la région où le plus grand nombre de jeunes est hospitalisé pour tentative de suicide. Chez les 14-16 ans, le taux d’hospitalisation est 4 fois plus élevé qu’en région bruxelloise, et chez les 17-19 ans, il est 2 fois plus élevé qu’en Flandre.
Ces chiffres vous choquent ? Ils ne reflètent pourtant qu’une partie du problème. En effet, l’étude ne se base que sur les hospitalisations à la suite d’une tentative de suicide : de nombreuses situations n’entraînent pas d’admission à l’hôpital et échappent donc à cette analyse. La réalité du mal-être des jeunes est donc certainement encore plus inquiétante que ce que ces données laissent apparaître.
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